Back from AFK (“Away From Keyboard”) est une invitation à célébrer le trouble de nos quotidiens suspendus entre virtuel et actuel. Le long des routes bétonnées ou des couloirs d'un bureau qui nous semblent vaguement familiers, dans les mondes virtuels, nous fabriquons aussi du quotidien. Back From AFK (“Away From Keyboard”), met en relief des vernis perceptifs qui se superposent à l'infini dans un va-et-vient sans début ni fin, puisque tout est IRL (“in real life”).

 

Ainsi, nous creusons dans les diverses épaisseurs de ces quotidiens qui existent « entre l'endotique et l'exotique » pour aller à l'encontre de ses objets et de ses rituels. C'est précisément lorsque l’anodin flirte avec l'incroyable que nous respectons le code de la route sur GTA, que nous volons entre les rayons vides d'un supermarché dans Second Life, ou que nous mettons une guerre en pause car le micro-onde a sonné. Nous avons emmené nos imaginaires préformatés et nos objets de tous les jours dans des voyages vers des mondes aux couloirs toujours éclairés dans lesquels les téléphones ne se cassent jamais. Back From AFK (“Away From Keyboard”) donne un espace aux interférences, aux dissonances et aux moments de flottement de nos vies ordinaires prêtes à basculer d'un moment à l'autre dans l’extraordinaire (et vice et versa).

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L'exposition s'inscrit localement et temporellement dans le calendrier du déménagement de Poush Manifesto qui fut un immeuble de bureaux avant d'accueuillir des ateliers d'artistes. Dans l'atmosphère d'inquiétante étrangeté qu'évoque cet espace vide, Back from AFK (“Away From Keyboard”) est placée sous le symbole du “liminal space”, simulation ultime de l'ordinaire, dont l'esthétique imprègne Internet comme l'odeur d'une vieille moquette humide ou le bruit de fond sans fin des lumières fluorescentes au maximum de leur bourdonnement.